La piastre Decaen* de dix livres d’argent (cinq francs de l’époque) frappée à l’île Maurice artisanalement et monnaie officielle par décret en mars 1810, juste avant que Maurice ne redevienne possession anglaise fin décembre de cette même année, est la seule pièce de monnaie faite à l’île Maurice.
Depuis la valeur de la piastre Decaen à l’aigle impérial couronné et frappée pour l’Isle de France (île Maurice) et l’île Bonaparte (île de La Réunion) atteint désormais plusieurs milliers d’euros.
112.850 pièces ont été ainsi frappées pour un montant de 1.128.500 francs.
La frappe artisanale effectuée localement par l’orfèvre Aveline à l’île Maurice montre notamment au revers de la pièce où sont gravées deux branches de laurier une caractéristique d’effacement de la valeur faciale due à une faiblesse de frappe.
Les pièces ont été faites à partir des lingots d’argent récupérés sur le vaisseau l’Ovidor en octobre 1809, navire portugais qui tomba aux mains de l’Entreprenant navire commandé par le capitaine Pierre Bouvet, corsaire français originaire de l’île Bourbon (île de La Réunion).
Une ordonnance britannique du 25 novembre 1825 instaura ensuite la valeur libératoire de la piastre Decaen à 4 shillings alors que la valeur métallique de cette pièce équivalait à 4 shillings et 7 pences.
De ce fait, beaucoup de spéculateurs procédèrent à la collecte systématique de ces pièces pour pouvoir refondre l’argent. La rareté de la piastre Decaen de dix livres d’argent s’explique ainsi de la sorte alors que la très majorité des pièces ont été refondues.
* Gouverneur français Charles Decaen
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